Just Scapes : recherche-action
sur la justice climatique
dans les Pyrénées
Coconstruire des transformations justes de l'usage des terres
face au changement climatique
Un projet de recherche-action participative sur la justice climatique en montagne
Des transformations justes, qu'est-ce que c'est?
Les territoires ruraux sont doublement impactés par le changement climatique, subissant non seulement les effets des dérèglements climatiques, mais aussi ceux des politiques climatiques. Dans son Plan Climat, la France s’est en effet engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050 et les territoires ruraux sont au cœur des transformations attendues : stocker plus de carbone dans les sols et les forêts, réduire les émissions issues de l’agriculture (fertilisation azotée, élevage de ruminants), rapprocher les lieux de production et de consommation.
Si ces transformations peuvent être des opportunités pour les territoires ruraux, elles peuvent aussi être vécues comme injustes, inadaptées aux contextes locaux, et générer des tensions, de la résistance (Martin et al. 2020). Pour que ces transformations soient justes et équitables, elles doivent reconnaître la diversité des enjeux et des points de vue des acteurs de ces territoires, et reposer sur des processus de concertation leur permettant de participer aux décisions qui les concernent.
C’est l’objectif du projet européen Just Scapes, qui vise d’une part à analyser, sous l’angle de la justice environnementale, les perceptions des évolutions de l’usage des terres dans le contexte du changement climatique, et d’autre part à explorer, avec les acteurs des territoires, ce que seraient à leurs yeux des transformations justes de l’usage des terres dans ce contexte.
La justice climatique : une question vive en montagne
Les territoires de montagne sont aujourd’hui façonnés par le pastoralisme, une forme d’élevage soutenue pour ses fonctions d’entretien des paysages et de la biodiversité, qui permet de lutter contre l’enfrichement. Les politiques climatiques vont-elles remettre en cause ce soutien au nom d’une nécessaire réduction de l’élevage, ou au contraire le maintenir en mettant en avant le carbone stocké dans les sols des pâturages de montagne et des prairies permanentes ?
Les montagnes attirent par ailleurs de nombreux projets d’installations agricoles, notamment en maraîchage, s’inscrivant dans des objectifs de circuits courts et de souveraineté alimentaire. Quelle place donner à ces projets qui sont aujourd’hui peu subventionnés et qui peinent à obtenir des terres ?
Un site d'étude dans les Pyrénées Ariégeoises
Pour répondre à ces questions, une équipe de recherche de l'INRAE (institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) a choisi un site d'étude dans les Pyrénées Ariégeoises, la vallée de l’Arac, où coexistent depuis les années 1970s une tradition d’élevage pastoral et une diversité d'autres petites productions, notamment maraîchères.
Une étude menée dans le cadre d'un projet européen
Ce travail de recherche a été mené entre 2020 et 2024 dans le cadre du projet européen Just Scapes, financé par le programme Solstice du « Joint Programming Initiative "Connecting Climate Knowledge for Europe" » (JPI Climate) et coordonné par le professeur Adrian Martin de l'université d' East Anglia, au Royaume Uni (https://just-scapes.uea.ac.uk/).
Ce projet européen rassemble des chercheuses et chercheurs de trois pays : une équipe du Royaume-Uni travaillant dans les Highlands Écossais, une équipe de République Tchèque avec un terrain d'étude en Moravie du Sud et de l’Est et notre équipe française travaillant dans les Pyrénées Ariégeoises.
Ce site internet est dédié à ce volet français du projet Just Scapes, financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et coordonné par Cécile Barnaud, chercheuse à l'INRAE, à l'UMR Dynafor à Toulouse.
"Le climat changera, à quel point je ne sais pas. Le ruisseaux couleront encore, j’espère. Je suis inquiète pour l’avenir, pour les hommes, les animaux, les forêts, les terres, mais je veux bien croire que la nature perdurera, sera florissante, sera belle, et peut être nous, les humains, deviendrons moins inconscients...
Je ne saurai pas, ne verrai pas, mes enfants peut être. Mais toi, la montagne, tu verras bien."